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WORKS

L’Endroit est une série de quatre textes écrits en 2014. Conçus à la manière de retranscriptions de transmissions radio, ils jouent le rôle, au regard d’autres pièces, de clefs de lecture ou d’une amorce de narration. Pouvant être lus en boucle, dans n’importe quel ordre, ils permettent un rebond, une redécouverte d’un parcours fictionnelle présent dans d'autres travaux.

"le flanc nord du plateau/les échos se sont tout à coup brouillés/les signaux, non répertoriés dans le classeur des perturbations, évoluaient dans une logique abstraite/les combinaisons semblaient aléatoirement chorégraphiées, en tout cas suffisamment pour interrompre notre progression à la surface/un survol sera bientôt effectué par les appareils du ministère des communications non commerciales/au loin, les anomalies semblaient se construire, se détruire en rythme, sans prendre jamais forme définie/c'était probablement des leurres, qui avaient joué leur rôle, leur mission, sans doute de nous attirer sur"

"la route qui mène là-bas/les champs de senseurs ne devaient plus être loin maintenant/les sons graves qui bourdonnaient sans cesse, parasitaient mon équilibre et la notion du temps/je ne comprenais plus rien, les plaques irisées tapissant la voûte continuaient toujours d'émettre, mais le sens des mots avaient mué vers une énième version/j'avais forcément dû rater le dernier ajustement sémantique/les limites de ce secteur étaient enfin en vue, derrière la crête, les choses sérieuses commenceraient/de nouveau ouvrir les yeux, stabiliser le reste et poursuivre vers"

"cette île qui sortait de mer aléatoirement, défiant tous les calculs probabilistes des prévisionnistes/de gigantesques parcelles d'algues verdâtres tapissaient encore les rochers qui délimitaient le début de la zone bleue/les moniteurs signalaient toujours les bâtiments d'extraction/les céramiques à ultrasons vibraient un peu plus fort à chaque pas, propulsant dans l'air des milliards de particules d'eau, condensées en nuages froids et secs, à l'odeur de vase/malgré la nausée, la cadence ne faiblissait pas et tous semblaient avancer avec une énergie démesurée/j'étais venu ici auparavant, et dans mes souvenirs, là où nous allions c'était"

"l'endroit d'où nous venions, derrière"

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